Livre : Les étonnants pouvoirs de transformation du cerveau

Lecture encourageante et constructive

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Le cerveau peut changer et se transformer par lui-même. Norman Doidge illustre cette capacité du cerveau à se réparer à travers un livre qui se lit comme un roman : chaque chapitre est consacré à l’histoire d’un patient. Un propos à la rigueur scientifique servie par la prose vivante

Il détail dans son livre la neuroplasticité du cerveau, à savoir sa capacité à modifier sa structure physique pour compenser des déficiences, des lésions, pour se réparer, mais aussi pour se développer et s’améliorer quel que soit notre âge. Car, de la naissance à la mort, notre cerveau ne cesse de se transformer en se remodelant, afin de s’adapter à son environnement. La recherche médicale a appris à exploiter ces étonnantes capacités afin de supporter et même de guérir certaines pathologies qu’on aurait cru incurables.

Suite à la lecture du livre, on peut en sortir des conclusions sur l’hyperacousie.

L’hyperacousie est due (entre autre) à une désafférentation. La désafférentation est l’absence totale ou partielle des sensations parvenant au cerveau. Cette désafférentation peut faire suite à un traumatisme physique ou émotionnel, une médication ototoxique, une maladie de l’audition…).

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Le livre ne parle pas d’hyperacousie mais il explique que le phénomène de désafférentation peut entraîner la présence d’une « douleur de désafférentation ». On peut citer comme exemple le cas très courant des personnes amputées qui ressent des douleurs dans un membre manquant.

Lors d’une perte d’audition même très faible, le cerveau va compenser cette perte. Perte qui peut ne pas être décelable lors d’un audiogramme car le cerveau va justement compenser cette perte. De ce fait, le cerveau peut subir une désafférentation avec absence partielle d’information lui parvenant sans que le sujet s’en aperçoive.

Les douleurs seraient dues à une reprogrammation du cerveau suite à la perte d’une fonction. Dans le cas de l’hyperacousie, même lorsque les pertes auditives sont infimes, certaines parties du cerveau ne trouvant plus d’utilité vont se réorganiser pour exécuter d’autres actions que celles pour lesquelles elles étaient programmées jusqu’ici. Lors de cette réorganisation corticale, il peut y avoir une sorte de « Bug » qui va entraîner une mauvaise interprétation de certaines sensations. Ces changements vont avoir pour conséquence que l’information : « j’entends un son », soit interprété comme : «  j’ai une douleur » par le cerveau. Il peut s’en suivre une réaction en chaîne qui évolue vers une hyperacousie beaucoup plus intense et douloureuse.

La bonne nouvelle c’est que cette réorganisation subie peut être modifié en réorganisation provoqué, garce à la pratique régulière de nouvelles activités adéquates.

Il nous est expliqué qu’après un traumatisme, il y a un temps nécessaire pour que le cerveau s’adapte et effectue sa reprogrammation, ce temps pouvant durer de plusieurs mois à un an, peux provoquer des phénomènes douloureux temporaires comme une inflammation neuronale. Il faut parfois éviter une rééducation trop rapide suite à la désafférentation.

La rééducation contre les douleurs des personnes amputés s’effectue en leurrant le cerveau et en lui faisant croire que non seulement le membre amputé est revenu mais surtout qu’il n’est pas douloureux. Pour se faire, un jeu de miroir avec le membre valide permet de créer une illusion d’optique pour que les facultés visuelles voient un membre valide, fonctionnel et indolore. Au bout de nombreuses séances, le cerveau se recâble de nouveau pour réduire significativement les douleurs du membre fantôme. Le cerveau fini par enregistrer que le bras amputé n’est pas douloureux (ou beaucoup moins douloureux).

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Du coup je me suis demandé comment leurrer le système auditif afin qu’il comprenne que les sons ne sont pas douloureux dans les partie désafferentées. Un audiogramme permet de savoir quelles sont les fréquences douloureuses. Il suffirait de muduler l’écoute avec une réduction des fréquences douloureuses. Peut être qu’à l’écoute d’une bande son modifiée ou via un appareil auditif pour hyperacousiques qui filtre les entrées, le cerveau pourrait s’habituer à entendre sans douleur. Le son pourrait même être monté très très progressivement afin de confirmer le message : « un son n’est pas douloureux, un son approchant les 80 dB non plus ». Progressivement, il serait certainement possible de réintroduire les fréquences considérées comme douloureuses par le cerveau.

Comme pour les membres fantômes, avec le fait établit d’entendre des sons de haut niveau sans douleur, le cerveau finirait par comprendre qu’un son (de puissance normale) n’est pas synonyme de douleur (en théorie !!!).

Sous couvert que les douleurs ne sont pas dues aux muscles tenseurs du tympan, aux inflammations neuronales, à un neurinome ou autres.

 

Lien vers le livre : https://books.google.fr/books/about/Les_%C3%89tonnants_Pouvoirs_de_transformatio.html?id=E9iCDwAAQBAJ&source=kp_book_description&redir_esc=y

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